ZéBU au 1er Paris Open Source Summit

A l’occasion du premier Paris Open Source Summit, illustration de l’élargissement du domaine de l’open source à l’économie circulaire à partir d’un cas pratique : le projet ZéBU.
Reprise synthétique de la présentation qui a été faite par le gérant d’infoGnuEureka le 15 nov. 2015.
Zébu ? Pourquoi & en quoi est-il open source ? Comment est-il financer ?
En fin de session, nous avons pu rapidement traiter d’une problématique commune aux projets entrepreneuriaux à leur lancement : l’innovation sans financement, réalité ou utopie ?

1 Comprendre le projet ZéBU

1.1 Zébu, c’est quoi ?

1.1.1 « Un projet open source de valorisation en circuit court des déchets des brasseurs (drêches) ».
Concrètement :
– développer un circuit logistique entre les micro brasseries d’Ile de France et les utilisateurs de
drêches
– expérimenter en mode open source des procédés de valorisation des drêches : alimentation
humaine (pain à la drêche, granulat, pizza, cookies) & animal (aquaponie), compost (cité de la
mode et du design), tapis de sol (ferme de Paris), substrats pour champignons (garage de JP),
méthanisation (Futur of Waste), pile à compost (Agrocité)…
– relocaliser une partie de la production de houblon pour la micro-brasserie
1.1.2 Un projet économique de création de coopérative avec des acteurs souhaitant gérer ensemble
leurs ressources

1.2 Zébu, c’est qui ?

Porteur du projet : Association Zone-AH !
Gouvernance : le « dictateur bienveillant » et une équipe projet composé de membres du CA de
Zone-AH ! et de prestataires experts en divers domaines (6 personnes).
Acteurs : publics (région Idf, ville de Paris, Ademe, UPMC, Agroparitech) – associatifs (Ecole du
Compost, Blu, ZeroWasteFrance…) – privés (entreprises comme AEFEL, IGE, Love Your Waste…)
Une trentaine de structures impliquées pour un budget prévisionnel de 106 000 euros en 2015.

2 Pourquoi et en quoi Zébu est-il open source ?

2.1 Les raisons d’utiliser « l’open source »

2.1.1 Philosophie & pragmatisme

1. Une équipe composée d’un certains nombre de libristes & adeptes du partage ouvert des connaissances
2. De l’argent public
3. Conscient, en période de crises, des capacités limités de financement et du rôle important des communautés

2.1.2 Transparence

2.1.2.1 Nous sommes/serons attendu au tournant par les « esprits chagrins » qui imagine une réappropriation des communs et une compromission avec des acteurs du « greenwashing ».
2.1.2.2 Nécessité d’être transparent pour favoriser la mise en relation d’acteurs qui ne se côtoyaient pas nécessairement

2.2 Efficacité

2.2.1 Des solutions qui n’existent pas nécessairement et qu’il faut trouver en expérimentant.
2.2.2 Open source = « plus d’efficacité et de rapidité pour trouver des solutions & les reproduire sur différents territoires ».

2.2 Les manifestations concrètes de l’open source

2.2.1 Un projet ouvert, … limite libre ?

  • Un esprit de partage et du faire ensemble en mode do-ocratie + du prototypage
  • Une documentation sous creative commons par principe
  • Utilisation d’outils open source :
    – au niveau individuel
    owncloud, firefox, thunderbird, tiddlywiki…
    – au niveau collectif
    osm, umap, libre office, framadate, framapad, framamindmap[dans le futur democraty OS?]2.2.2 Les accrocs au libre tout en conservant un modèle open

Utilisation d’outils propriétaires et recours aux outils Google y compris pour l’hébergement de données.
Une communauté encore assez réduite.

3. Financer un projet open source d’intérêt général ?

Le porteur du projet a su mobiliser des financeurs publiques (Ademe, région & ville de Paris). Mais, des financeurs privés reste à convaincre. Et en attendant que les subventions soient perçues, se sont les prestataires de Zébu et les bénévoles de Zone-AH! qui financent le projet.

Difficile pour une jeune association innovante qui fait beaucoup de choses mais sans moyens financiers d’assurer les réciprocités – dont l’une forme est la rémunération pour le travail (d’intérêt général) effectué – nécessaires à la poursuite du projet.

Pour parvenir à compléter les subventions publiques, nous avons eu recours à la valorisation du bénévolat, au mécénat de compétences. Nous envisageons (un jour) notre propre monnaie !

 

Cyril Desmidt
Mise à jour au 21/12/2017

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