Maîtriser ses données passent-ils obligatoirement par le contrôle physique de Sa machine ? Machine sur laquelle serait installée un serveur web, un serveur de messagerie et un serveur de fichiers ?
« L’AlternC party » organisée à la Rockette Libre et animée par l’un des développeurs du projet donnait pas mal de grains à moudre.
AlternC c’est quoi ? Quelles typologies d’utilisateurs de solutions d'(auto)hébergement ? Infine, êtes-vous plutôt pour l’autohébergement ou préférerez-vous l’infogérance ?
AlternC, quézako ?
« AlternC est un ensemble de logiciels de gestion d’hébergement mutualisé sous Linux, facile à utiliser, facile à installer, basé uniquement sur des logiciels libres, AlternC étant sous licence GPL v2+. » « AlternC est initialement developpé par des personnes issues de structures associatives ou d’entreprises telles Lautre Net, Octopuce, Koumbit, Neuronnexion, Webelys & bien d’autres. » [Extrait de la description donnée par http://alternc.org/]
Son nom est directement lié à un événement qui s’est produit en 1998 et a été choisi en mémoire à AlternB, la société de Valentin Lacambre.
Il s’adresse à des personnes ayant déjà un certain bagage informatique et des connaissances dans le fonctionnement d’Internet. Un des objectifs de la séance était de mieux appréhender de quelle manière la documentation pourrait évoluer de manière à permettre notamment à un quidam d’installer AlternC.
Objectivement, AlternC est plutôt bien documenté. Mais, la perfection n’étant pas de ce monde, il nous semblait qu’éclaircir la typologie des personnes pouvant être amenées à connaître AlternC en fonction de leurs questionnements devait être fait.
Typologie des utilisateurs d’AlternC ?
Cinq « personas » ont été initialement identifiées par l’équipe d’AlternC : l’autohébergé, l’utilisateur final, l’agence Web, l’administrateur système et le développeur. Si nous comprenons ces choix, nous aurions quelques aménagements à proposer à travers trois questionnements.
Pourquoi installer AlternC ?
A priori, nous voyons deux raisons :
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pour proposer un service (commercial ou bénévole) d’infogérance à des tiers,
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pour mieux appréhender le fonctionnement d’Internet et se réapproprier la technique en s’auto-hébergeant. L’auto-hébergement pourra être temporaire ou pérenne. L’installation se faire sur un ordinateur dont on est propriétaire ou sur une machine distante louée à laquelle on accède par une connexion sécurisée.
La conséquence – vu la complexité qu’il y a à gérer en vrai un service d’infogérance – c’est qu’il faudra devenir, si l’on ne l’est pas, un administrateur système.
En termes de documentation, un premier besoin identifié est celui de la documentation d’install pour un administrateur système professionnel ou … en devenir.
Pourquoi utiliser AlternC ?
Un professionnel de l’hébergement de services (militant ou prestataire) utilisera AlternC pour être capable de gérer les serveurs web, de messagerie et de fichiers installés dont il a la charge.
Il souhaitera trouver rapidement la documentation nécessaire pour utiliser et paramétrer messagerie, serveur de fichiers à travers le FTP.
Un libriste optera pour AlternC afin de conserver la maîtrise de ses données et son autonomie. Doc d’install, doc utilisateur … il sera demandeur de toutes les informations qu’il pourra trouver.
Un utilisateur final ne sera pas intéressé par les questions trop techniques notamment d’installation. Plus que vraisemblablement, il n’aura qu’un besoin. Que le choix d’un hébergeur éthique et alternatif, en qui il a pleinement confiance n’entraîne pas pour lui de désagrément. En clair, que ça marche.
Pourquoi participer au développement d’AlternC ?
AlternC, nous l’avons dit précédemment est un logiciel libre. Cela signifie qu’il est maintenu par une communauté pour la communauté des utilisateurs. Participer à l’évolution du logiciel, c’est permettre sa pérennité. Les contributeurs sont soit des développeurs soit des personnes favorisant la prise en main du logiciel (traducteurs, rédaction de la documentation….)
Plus que d’une documentation, c’est d’échanges informels dont – ils nous semblent – ils auraient a priori besoin pour s’intégrer harmonieusement à la communauté de ceux, souhaitant reprendre si ce n’est le contrôle, au moins une certaine maîtrise des choses.
S’auto-héberger, c’est pour certains des utilisateurs d’AlternC, tenter de reprendre la maîtrise de ses données. Mais tout le monde le peut-il ?
Auto-hébergé ou infogéré ?
In fine, lors de cette AlternC party, partiellement destinée au quidam qui aurait décidé, suite par exemple aux révélations de Snowden, de se réapproprier ses données et son hébergement, nous avons pu nous rendre compte :
- que devenir administrateur système ne s’apprend pas en une soirée,
- qu’installer un panel de gestion pour gérer notamment sa messagerie n’est pas suffisant pour une utilisation quotidienne,
- que pratiquer l’auto-hébergement sur Sa machine requiert du temps, des compétences, des ressources tant d’un point de vue matériel [adresse ip fixe (de préférence), bon débit…] que du point de vue des dépenses énergétiques.
Par auto-hébergement, on a tendance à comprendre l’installation de tout ce qui va bien pour héberger ses services web, emails sur sa machine. Une extension de l’expression est possible avec une installation sur un serveur dédié, sécurisé et pourvu d’une solution de gestion d’hébergement mutualisé sous Linux. L’objectif étant de faire contrepoids à un Internet monopolisé par de gros acteurs. Des acteurs parfois soumis à une législation étrangère, très loin des utilisateurs finaux, peut-être pas tous et pas toujours digne de confiance.
Par ailleurs, le choix de l’infogérance de proximité – qui peut aussi passer par des fournisseurs alternatifs – a un coût souvent plus important que celui de gros acteurs du secteur. Mais, que voulons-nous ? Considérons-nous que notre liberté a un prix ? Celui potentiellement de notre vie privée en partie contrôlable par divers acteurs institutionnels ou privés…
le 31/05/2014
Mise à jour au 23/04/2015
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