Du 12 au 16 novembre 2014 s’est tenu au 104, la semaine de l’innovation publique. « Construisons l’administration du futur » sous-titrait le programme. Le gérant d’InfoGnuEureka a suivi certaines conférences et discuté en aparté avec quelques-uns des intervenants ou des exposants.
Retour rapide sur l’une des premières tables rondes des 4 jours de l’événement : « L’open innovation dans la sphère publique, source de création de valeur(s). »
L’open innovation dans la sphère publique, c’est quoi ? Que peut en penser une entreprise libre, open source et contributive s’intéressant au(x) commun(s) ?
« l’open innovation » en résumant ou en caricaturant ?
L’open innovation n’est pas open-source. (Dixit l’animatrice de la Table Ronde) Elle respecte les droits de la propriété intellectuelle. Elle permet de générer des profits pour nos entreprises. Elle se résumerait à du collaboratif entre acteurs privés et publics et à un processus d’innovation rapide.
Dans une certaine mesure, elle fait intervenir les particuliers pour améliorer le fonctionnement des services publiques. Il peut donc y avoir une dimension participative.
Néanmoins, à aucun moment, nous n’avons entendu le mot « commun » ou celui de communauté.
Donner plus de sens à « l’open innovation » ?
C’est, nous semble-t-il, ignorer que l’innovation est beaucoup plus rapide et efficace quand elle est open-source. Par open source, nous entendons qu’il y a un accès à l’ADN de « l’innovation » : source du code, plan, connaissance des principaux processus de fabrication. Cet accès permet de reproduire, améliorer, diffuser… Plus que l’avantage concurrentiel, la diffusion de « l’innovation » génère du service pouvant être réalisé par de multiples entreprises. Cela évite d’avoir un « mastodonte » qui in fine empêchera de futurs progrès en profitant au maximum de sa rente.
Nous sommes conscients que les dépenses de recherche & développement doivent être rentabilisées mais ne parlons-nous pas d’argent public qui devrait profiter à l’ensemble de la population ? Diffuser plus largement des innovations en permettant à plus d’entreprises (voire dans certains cas, à des particuliers) de profiter des avancées financées sur fonds publics nous semblerait plus adapté à une promotion du commun que le système actuel d’appropriation par une minorité d’acteurs.
Par ailleurs, [et là nous parlons plus du libre – dont, dans nos souvenirs, il n’a pas du tout été question – que de l’open ] les licences libres respectent les droits de propriété intellectuelle.
Bref, il nous semble pas qu’on devrait employer l’expression « open innovation » dans l’administration si l’on se limite à la notion développée plus haut (en première partie).
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Pour ne pas rester sur une note en demi-teinte, nous ne pouvons qu’applaudir pour avoir eu l’idée de cet événement. Ravi d’avoir pu échanger avec de hauts responsables comme de plus humbles agents de notre administration française.
Einstein aurait dit quelque chose comme : « on ne peut résoudre un problème qu’à un niveau de pensée différent de celui auquel il a été créé ». Nous espérons que l’Administration en tiendra compte. Souhaitons, que dans le monde [du spectacle] d’aujourd’hui, il ne s’agira pas que de faire de la communication. Ecoute ce qui est dit. Mais surtout, regarde ce qui est fait … dit un proverbe.
le 18 nov.
CD