Pour des lieux de co-working et des tiers lieux libres et open source ?

Gnu meditate levitate

S’il n’a pas été question du libre et de l’open source dans les espaces de co-travail lors du retour d’expérience sur les « tiers lieux professionnels », c’est qu’a priori, c’est un non-sujet dans l’entreprise. En effet, les entreprises comme les administrations sont massivement équipées de logiciels dit propriétaires. Et, comme l’employé se rendant dans un espace de co-travail, désirera retrouver les mêmes outils que dans son entreprise…

Changer les lieux mais garder les mêmes outils et les mêmes méthodes ! Et si, l’on changeait ça en testant par exemple trois propositions ?

1. Un parc de machines sous Gnu/linux ?

A l’heure où chacun à SON ordinateur portable, mettre en place des machines sous Gnu/Linux a-t-il un sens ? Et si, certains souhaitaient arriver les mains dans les poches ? Est-ce, à l’ère du partage et de la co-consommation, si aberrant de croire qu’on peut partager un ordinateur ? Rêvons un peu plus encore. Et si ces machines avaient fait l’objet d’un reconditionnement et d’une seconde vie !

Il ne nous semble pas inimaginable de croire à un parc de machine sous Gnu/Linux. Pourquoi pas ? En effet, dès lors que les données (y compris à caractère personnel) sont gérées correctement avec :

  • soit un stockage externe des données produites par le « co-worker »,

  • soit des autorisations d’accès en fonction d’un compte informatique ayant identifiant et mot de passe.

Nous imaginons d’autant mieux ces dispositifs que nous les avons vu fonctionner dans un espace public numérique (EPN) dans le XIIe arrondissement. L’@nnexe, c’est son nom, démontre qu’il est possible de gérer un parc d’une vingtaine de machines sous une distribution Gnu/linux. Le coût nul des licences de logiciels libres et open source n’est sans doute pas complètement étranger au passage au tout libre. Mais, c’est aussi les valeurs de partage et du faire ensemble qui sont véhiculées lors par exemple de formations sur des logiciels libres. Alternative aux outils propriétaires, rappelons que les logiciels libres peuvent être utilisés, modifiés, copiés, diffusés, étudiés et améliorés par des communautés de développeurs et d’utilisateurs. Le libre à l’@nnexe a une finalité sociale. On parle de e-inclusion. Nous croyons que dans un cadre entrepreneurial, il peut également conduire une meilleure gouvernance de l’information voire à une (e-)innovation basée sur la transparence et la confiance.

Après les révélations Snowden, les interrogations sur la confiance numérique ou la cybercriminalité, les logiciels libres une voie à explorer ?

 

2. Un réseau en info-gérance de proximité sous logiciels libres ?

La confiance est un processus, pour une large part, assez irrationnel comme le relevait Stéphane Bortzmeyer à l’occasion de sa conférence « Tous à poils » lors de « pas sage en seine » 2014. Son argumentation portait sur la transparence qui, quelque part, rendait la confiance « obsolète ». Les logiciels libres et open source mettent de la transparence et de la proximité grâce à des communautés de développeurs et d’utilisateurs.

On peut croire (ou pas) en son fournisseur d’accès qui gère des millions d’utilisateurs. On peut aussi préférer un hébergement alternatif de « ses » données par une petite agence d’hébergement (web) locale, éthique et responsable faisant partie d’une communauté d’utilisateurs de logiciels libres. Le concept de proximité sous-jacent, tiendrait à la dimension géographique locale et à la connaissance directe – en « circuit court » – que le lieu de travail collaboratif entretiendrait avec l’agence d’hébergement.

L’aspect sécurité des données produites dans des lieux dédiés aux co-working ne semblent pas être actuellement une grande préoccupation de leurs utilisateurs. Pourtant, si les espaces de co-travail sont amenés à se développer, n’assisterons-nous pas à un renforcement d’intérêt sur cette question ? On peut le penser. Dès lors quelle solution logicielle envisager ? Nous en connaissons au moins une qui pourrait être bien adapté : AlternC .

Notre propos n’est pas d’encourager la réappropriation sans contrepartie d’AlternC dans des lieux de co-working mais d’inciter à prendre l’outil ET la philosophie qui va avec.

 

3. La culture du partage au sein de communautés ?

L’association Framasoft propose à travers son site un bon point d’entrée vers la « philosophie du libre » et la culture du libre. Trois idées à conserver en tête :

a. Le libre ne s’arrête pas aux logiciels. Il touche aussi aux licences et aux matériels.

b. Si un produit est « gratuit », entend-t-on souvent, c’est toi le produit ! Mais, il y a gratuit et … gratuit. Deux cas de figure :

– la mise à disposition d’un produit « gratuit » et propriétaire en échange de la vente de données personnelles,

– l’utilisation d’un produit open-source qui a été financé puis libéré et mis à disposition d’une large communauté qui, par les contributions (en temps et en argent) de ses membres, permet la maintenance d’un commun profitant à tous.

c. Une autre économie est possible basée sur la contribution bénévole, le don en argent et la vente de prestations de services. Tout n’est pas marchand. Il peut exister une économie du partage au sein d’entités intermédiaires entre la société dans son ensemble et l’individu : les communautés.

 

Insuffler, non seulement l’open source mais aussi la philosophie du libre, dans les milieux des startups qui plébiscitent les espaces de co-working, nous semble être une bonne stratégie. Cela afin qu’au-delà de la recherche de l'(e-)innovation, on puisse (peut-être), en cette période tourmentée, trouver la résilience.
Par ailleurs, mettre en place des espaces de co-travail libres et open source, c’est, parfois avec des usagers différents et sur d’autres plages horaires, laisser la possibilité à des tiers lieux de se réapproprier ces espaces pour faire autre chose. C’est donc contribuer à des tiers lieux, libres et open source !

le 31/07/2014
Mise à jour au 14/08/2014
CD

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