L’année 2020 – que nous avons pu qualifier de chaotique dans cet article – a été celle de la Covid-19 avec son million(1) de morts à travers le monde et ses multiples conséquences (sociales, financières, économiques…). Mais, elle a aussi vu naître ou se développer des milliers d’initiatives de résilience et/ou de prises de consciences.
Parmi celles-ci, la naissance de Vertige, pôle de coopérativité d’acteurs promoteurs de « la Fair Tech ». Parti d’un certain nombre de constats énoncés dans le Manifeste de la « Fair Tech », Vertige se structure autour de 3 actions en cours de mise en oeuvre, dont l’une inclus le portage de l’initiative réemploi de vieux smartphones fédérant un écosytème en devenir.
1. Trois actions co-construites tout au long de 2020
Durant cette année, 8 rencontres, 9 entretiens et 5 ateliers Vertige se sont tenus à distance. Le recueil des comptes-rendus, (accessible aux membres) met en lumière la construction progressive de Vertige et ses premières réalisations concrètes.
La fondation (et maintenant l’évolution) du pôle de coopérativité ainsi que la mutualisation de moyens (ou de recherche de moyens) sont deux des 3 actions Vertige énoncées dans le manifeste.
La création de produits « Fair Tech » mis en valeur au sein d’une future plateforme numérique (2) vient compléter les deux actions précédemment citées.
Un produit (« Otto Heberg ») est en cours de développement. Des réflexions à différents niveaux de maturité portent :
– sur des programmes de formation* pour développer la sobriété numérique en s’appuyant sur « l’expérience repairathon » menée par l’association Electrocycle, accompagnée par IGE.
* BoostE-R et Boost-R seront à destination de 2 publics distincts (les collaborateurs d’entreprises et les personnes en recherche d’emploi).
– sur la création de « progressives web applications » (WPA) permettant de développer les usages de vieux smartphones.
2. L’initiative RDVS, fer de lance de l’unité de Vertige
Les membres Vertige se sont agrégés autour d’une initiative phare expérimentale : le réemploi de vieux smartphones.
IGE ayant identifié les principaux points de blocage à l’issue d’une pré-étude sur les réparathons, l’idée est – en commun – de les lever. Cela, grâce à différentes expérimentations destinées à prototyper en open source trois services communs qui garantiraient la pérennisation des réparathons de smartphones (initialement imaginés pour de l’événementiel).
– Le service de diagnostic, collecte et logistique (DiagCoLog), idéalement à articuler avec l’écosystème existant de réparateurs de smartphones.
– Le service de location de smartphones et de médiation socio-éducative (SLocS) pour conserver une traçabilité du sort des vieux smartphones réemployés et pour vendre, non pas un smartphone mais :
* une assistance aux usages en fonction des capacités des vieux smartphones réemployés et des besoins des usagers.
* un suivi du vieux matériel et sa gestion de fin de vie.
– Le service de logiciels libres pour smartphones (LoLiPoS) afin de mettre un OS libre sur les vieux smartphones – lorsque c’est possible – et proposer des hébergements mutualisés de données via NextCloud en synergie avec le programme Chaton de Framasoft.
Une fois mis en place, ces services pourraient être dupliqués dans différentes villes, régions, voire pays.
Un programme ambitieux qui nécessitera des moyens pour 2021 et … les années suivantes. Le succès d’Electrocycle à l’AAP de la Fondation Free pour financer l’architecture matérielle (incluant une station de diagnostic de batteries) et logicielle de DiagCoLog est un bon début !
(1) Sources utilisées :
https://fr.statista.com/statistiques/1101324/morts-coronavirus-monde/ – https://www.lepoint.fr/monde/le-bilan-de-la-pandemie-de-covid-19-a-11h00-gmt-06-12-2020-2404434_24.php
(2) dans l’esprit de la tribune écrite par Plateformes en communs :
https://www.socialter.fr/article/plateformes-cooperatives-ensemble-passons-la-seconde?fbclid=IwAR04TJGe5jH2w8LRpaLpEVC52bcOPz7zN9LsHVpKmwZxuhb8g7NhzFBTgbQ
Le 21 dec. 2020
Cyril Desmidt,
Coordinateur Vertige