Recycler, loin de l’image d’Épinal, consiste en pratique, à détruire pour produire, moyennant une déperdition d’énergie, et, parfois, en consommant une quantité importante d’eau ou d’autres ressources. Par ailleurs, « les techniques de recyclage ne sont souvent développées que longtemps après les premiers usages des produits et des ressources le constituant. Par exemple, le lithium, qui est un composant des batteries des téléphones mobiles depuis 1991, n’a été recyclé que 20 ans plus tard, lorsque les premières usines de recyclage ont été opérationnelles ». (https://fr.wikipedia.org/wiki/Recyclage)
D’où la nécessité de s’intéresser aussi au réemploi (de matériaux ou d’objets) & à la réutilisation (de sous ensembles [= pièces détachées d’équipements]).
Dans un précédent article nous évoquions les agences 3R, initialement cantonnées aux équipements électriques & électroniques. De récents échanges avec un bureau d’étude s’intéressant aux déchets de chantier, nous ont poussé à élargir le domaine d’application de ces agences 3R et à creuser la notion de tiers de confiance.
Et si, sur le modèle des tiers de confiance numérique, on mettait en place des tiers de confiance de valorisation des ressources ?
Qu’est-ce qu’un tiers de confiance ? Que serait un tiers de confiance dédié à la valorisation des ressources ?
Un tiers de confiance ?
In abstracto
La confiance est un phénomène irrationnel que l’on tente après coup de rationaliser. 😉 Elle renvoie à un « sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose ». (https://fr.wiktionary.org/wiki/confiance)
Un tiers dans le cadre d’une transaction, c’est une personne qui a la confiance de la personne qui a à offrir quelque chose ainsi que de celle qui est demandeuse. Il sert de garant au bon succès de la transaction entre offreur et demandeur.
L’exemple du tiers de confiance numérique
En recherchant tiers de confiance dans wikipedia, nous nous sommes aperçu que cette notion ne renvoyait actuellement dans cette encyclopédie qu’aux Tiers de Confiance Numérique. Voici un passage qui nous semble assez inspirant.
« Le Tiers de Confiance Numérique est un acteur du développement de la confiance dans le monde numérique. Il intervient dans la protection de l’identité, des documents, des transactions et de la mémoire numérique. Il engage sa responsabilité juridique dans les opérations qu’il effectue pour le compte de son client.
- Le Tiers de Confiance Numérique est reconnu par ses pairs. Il doit être membre d’un ordre, d’une association ou d’une fédération disposant d’une charte et d’un comité d’éthique.
- Le Tiers de Confiance Numérique est intègre, transparent et respecte une stricte confidentialité. Il garantit son interopérabilité avec les autres Tiers de Confiance Numérique. Il doit démontrer sa capacité de continuité de service au-delà de sa propre existence en garantissant la réversibilité de ses services.
- Le Tiers de Confiance Numérique s’engage à respecter la réglementation, les normes ou labels en vigueur. Il contribue en permanence aux évolutions techniques. Il se soumet à des audits externes réguliers. »
Que donnerait une libre inspiration de cet extrait pour des tiers de confiance de valorisation des ressources en devenir ?
Un tiers de confiance de valorisation des ressources de récupération ?
C’est un acteur du développement de la confiance dans le monde de l’économie circulaire. Il intervient dans la vérification du sérieux des donateurs ou vendeurs (les offreurs) de ressources à réemployer ainsi que des demandeurs. Il gère sur la durée les transactions entre demandeurs et offreurs grâce au suivi de documents lui permettant de tracer la fin de vie d’objets ou ressources récupérables (réemployables ou réutilisables). Il engage sa responsabilité juridique dans les opérations qu’il effectue pour le compte de son client.
- Le Tiers de Confiance de valorisation des ressources est reconnu par ses pairs. Il doit être membre de la fédération Rcube, du réseau de réemploi des ressourceries/recycleries (Refer) ou de tout autre structure reconnue comme acteur du réemploi et/ou de la réutilisation.
- Le Tiers de Confiance de valorisation des ressources est intègre, transparent et capable de répondre à toute demande d’une personne ayant qualité pour agir & qui, pour des motifs légitimes, souhaiterait connaître le sort final d’une ressource valoriser grâce à son intermédiaire. Il garantit son interopérabilité avec les autres Tiers de Confiance de valorisation des ressources récupérées. Il doit démontrer sa capacité de continuité de service au-delà de sa propre existence en garantissant la réversibilité de ses services.Il contribue en permanence aux évolutions techniques. Il se soumet à des audits externes réguliers.
- Le Tiers de Confiance de valorisation des ressources s’engage à respecter la réglementation, les normes ou labels en vigueur. Il contribue en permanence à « l’écosystème des agences 3R ». Il se soumet à des audits externes réguliers.
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Cet article, n’est encore qu’un ensemble de réflexions destinées à conceptualiser la notion de tiers de confiance pour la valorisation de ressources récupérées dans le secteur de l’économie circulaire. N’hésitez pas à commenter & apporter vous mêmes vos réflexions.
le 27/07/2015
Cyril Desmidt