Google par google, c’est ici. D’autres articles ou documentaires particulièrement bien documentés sur cette multinationale américaine immatriculée dans le paradie fiscal du Delaware par exemple là : https://fr.wikipedia.org/wiki/Google , http://www.france5.fr/emissions/c-dans-l-air/resume_213169 , http://boutique.arte.tv/f1835-fautilavoirpeurdegoogle …
Après avoir abordé rapidement deux questions sur Google [Celles du qui et du quoi], nous illustrerons les risques à utiliser deux de ses services « gratuits » pour une personne physique ou morale : google docs et gmail.
Google, c’est qui ?
Créé en 1998 par deux étudiants dans un garage, c’est devenue une multinationale américaine dont les recettes étaient au 31 dec. 2014 de 66 milliards de dollars. Ce n’est pas une fondation à but non lucratif mais bien une société commerciale dont les services « gratuits » sont utilisés quotidiennement par des millions d’individus.
Des personnes qui, soit n’ont pas lu les conditions générales d’utilisation [pourtant relativement succinctes et claires], soit ont décidé que, au regard de la qualité des services proposés, les informations transmises (dont leurs données personnelles) n’étaient pas si importantes ou les valaient bien.
Google, c’est quoi ?
Tous, à l’exception (peut-être) des militants les plus « extrémistes », nous l’utilisons. Moteur de recherche, musiques, photos, documents, livres, statistiques, système d’exploitation pour téléphones portables ou tablettes… Omniprésent, il semble omnipotent et omniscient. Or, une telle concentration de données à l’heure du « big data » et des recoupements automatiques c’est une [possible] grave atteinte à nos vies privées et professionnelles.
Google, risque pour nos vies professionnelles et/ou privées ?
Deux exemples.
- Dans ses conditions générales, Google énonce : « En utilisant nos Services, vous acceptez que Google puisse utiliser ces données conformément à ces Règles de confidentialité de Google. » Plus précisément « Lorsque vous importez, soumettez, stockez, envoyez ou recevez des contenus à ou à travers de nos Services, vous accordez à Google (et à toute personne travaillant avec Google) une licence, dans le monde entier, d’utilisation, d’hébergement, de stockage, de reproduction, de modification, de création d’œuvres dérivées (des traductions, des adaptations ou d’autres modifications destinées à améliorer le fonctionnement de vos contenus par le biais de nos Services), de communication, de publication, de représentation publique, d’affichage public ou de distribution publique desdits contenus. Les droits que vous accordez dans le cadre de cette licence sont limités à l’exploitation, la promotion ou à l’amélioration de nos Services, ou au développement de nouveaux Services. Cette autorisation demeure pour toute la durée légale de protection de votre contenu, même si vous cessez d’utiliser nos Services (par exemple, pour une fiche d’entreprise que vous avez ajoutée à Google Maps). »
- Il est par ailleurs de notoriété publique que tous les emails sur gmail sont scannés automatiquement pour permettre du marketing ciblé et mettre la publicité qui va bien au bon consommateur. Certains en sont ravi, d’autres moins.
La commission européenne, la Cnil et d’autres ont fait quelques tentatives pour plus de transparence. Mais, peut-on réguler et mettre à l’amende Google ?
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Il ne s’agit pas de tirer à boulet rouge sur une multinationale américaine offrant des services de qualité à des prix défiant toute concurrence mais bien d’alerter sur les risques d’une trop grande concentration des acteurs de l’Internet symboliser fréquemment par l’acronyme (GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft…).
Sur le sujet de cette concentration, nous renvoyons vers http://encommun.org/pour-un-internet-decentralise/ .
Le 23/04/2015,
Cyril Desmidt,
Copié-collé d’une analyse pertinente publiée sur https://www.linkedin.com/pulse/digital-labor-faux-travail-vrai-arnaque-ou-expression-jean-pouly
« Savez vous qu’une simple recherche sur Google sur les voyages au Japon constitue bien sûr un service que Google vous rend en vous donnant une information, mais aussi un travail que vous réalisez pour Google, en lui indiquant par exemple que vous êtes intéressé par les voyages au Japon ? […] il s’agit d’une activité qui nécessite du temps, des compétences et surtout qui produit de la valeur, et même une valeur considérable puisque c’est tout simplement le fond de commerce des géants du numérique que sont Google et Facebook pour ne citer qu’eux. »
Vu sur Le Monde du 3/02/2016 (éco & entreprise) « Le Chiffre d’affaires des activités principales [d’Alphabet, la maison mère de Google] est en hausse de 13,5%, à 74,54 milliards de dollars, pour un bénéficie opérationnel en hausse de 23%, à 23,4 milliards. »
« Gmail a dépassé au quatrième trimestre le milliard d’utilisateurs. Après Android, Chrome, YouTube ou encore Google Play, la messagerie en ligne est ainsi le septième service à avoir franchi ce seuil psychologique. »
Framasoft parle de google ici : https://framatube.org/media/les-services-libres-de-framasoft/embed_player?w=410&h=231
La version écrite !
Episode 1 : http://degooglisons-internet.org/
Episode 2 : http://framablog.org/2015/10/05/degooglisons-saison-2-ils-ne-savaient-pas-que-cetait-impossible-alors-ils-lont-fait/
Un Xénius a été dédié à Google. Cf. http://www.arte.tv/guide/fr/063943-004-A/xenius
Pierre Yves, lors de son intervention au HSF-PSES 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=npZmKjTxsQE. Documentation sur https://www.pseshsf.org/fr/archives-et-videos/
Extrait de Nitot, T – Cercy Nina. Numérique, reprendre le contrôle [2017]. Framabook
« Données personnelles : histoire d’une dépossession
Nous donnons de plein gré plus de renseignements à Facebook que nous n’en fournirions au cours d’un interrogatoire. L’analyse de nos données Google ou de nos données Apple trace un portrait plus fidèle de nous que ce que pourrait faire notre meilleur ami. Ces acteurs agrègent la quasi totalité de notre vie privée en ligne, la stockent sur leurs serveurs, et exploitent les informations à leur bénéfice : jamais nous n’avons produit autant de données, et jamais nous n’avons eu aussi peu de maîtrise sur elles. Disséminées sur les serveurs de quelques acteurs centraux, elles sont exploitées, analysées, monétisées pour des régies publicitaires et alimentent un marketing ciblé toujours plus présent et efficace. Cette situation pose plusieurs problèmes :
– nos données sont hébergées dans des silos qui ne communiquent pas entre eux, et ne souhaitent pas le faire. Impossible dans ces conditions de combiner et centraliser nos données personnelles à notre propre bénéfice ;
– la concentration des données personnelles des individus (courriels, centres d’intérêt, orientations politiques, amis, photos…) dans quelques grands silos centralisés rend possible économiquement une surveillance de masse à l’échelle étatique ;
– en utilisant les services des GAFAM, nous nous plions – plus ou moins explicitement – à leurs conditions d’utilisation. Les données qui transitent par leurs services (Drive, Messagerie Facebook, Instagram…) leur appartiennent de droit. Nous nous plions également à leurs règles : compte arbitrairement suspendu, changement d’interface qui pourrait poser problème aux personnes en situation de handicap… »
Pour lire l’intégralité du livre : https://framabook.org/numerique-reprendre-le-controle/