Un sociologue américain, Ray Oldenburg fut l’un des premiers dans les années 1980 à clarifier le concept des tiers lieux qu’il définissait comme des espaces consacrés à la vie sociale où les individus peuvent se rencontrer et discuter de manière informelle. En somme, un lieu qui ne soit ni le domicile, ni l’endroit où l’on travaille.
En cette période dite de crises (économique, financière, écologique…) où l’on recherche à développer des innovations, sources, espère-t-on, de croissance économique et d’emplois, les lieux de co-working, fablabs, techshops, télé-centres … ont le vent en poupe. Les tiers lieux sont donc devenus très tendance et certains n’hésitent pas à parler de « tiers lieux professionnels ».
Après avoir précisé le positionnement d’InfoGnuEureka en matière de tiers lieux. Nous résumerons une partie des informations collectées à la conférence «Repenser le travail, réinventer le bureau : retour d’expérience d’un tiers-lieu professionnel.» lors du Tour de France du télétravail et des tiers lieux.
1. Positionnement d’IGE quant aux tiers lieux
Un article précédent évoquait déjà l’intérêt d’IGE pour les tiers lieux.
IGE était présente à la Défense pour le Tour de France du télétravail et des tiers lieux parce qu’elle :
-
évolue dans un certain nombre de lieux qui correspondent à la définition de tiers lieux,
-
réfléchit avec ses partenaires à la mise en place de tiers lieux favorisant la résilience en milieu urbain,
-
tenait à saluer l’un de ses partenaires, l’association Zone-Ah! qui avait un stand sur place pour promouvoir les tiers lieux en agriculture urbaine.
Ce fut aussi l’occasion d’assister à la conférence portant sur les « tiers lieux professionnels ».
Utiliser l’expression de tiers lieux professionnels nous semble être un abus de langage. Les plus littéraires parleraient d’oxymore. Même si nous comprenons l’idée derrière, qui est de travailler autrement, nous préférerons employer l’expression « espace de co-travail », traduction du terme anglais « co-working ». Qu’avons-nous retenu de cette conférence proposée par les sociétés Multiburo & AOS Group ?
2. Quelques éléments d’informations issus de cette conférence
Pour une entreprise, les bureaux représentent un coût fixe important. Par ailleurs, changer la manière de faire, c’est gagner en flexibilité : accès sans réservation, mise à disposition de casiers, ouverture 24h/24h. Cela produit des effets sur les personnels, l’entreprise et le territoire d’implantation de cet espace de co-travail.
Le retour d’expérience, quoique limité par l’échantillon et la période d’étude, donnait quelques éléments statistiques sur les publics ayant recours au co-working et leurs motivations. Ainsi, ces lieux étaient perçus comme des lieux de communication, de créativité, donnant envie d’y demeurer et source d’efficacité. On y apprenait également que le télétravail dans la fonction publique était en développement.
Hélas, l’aspect utilisation de l’infrastructure informatique tant matériels que logiciels n’a que peu été abordé. D’où notre interrogation sur la place du libre et de l’open source dans les espaces de co-travail et dans les tiers lieux qui sera développée dans le prochain article.
le 30/07/2014
CD
Un atelier à la ressourcerie de la Petite Rockette (Paris XIe) dans le cadre de la programmation Rockette Libre, s’est tenu le 10 oct. 2014 sur la thématique des tiers lieux. Voici un résumé des échanges sous forme de plan.
Accueil des nouveaux participants :
La ressourcerie de la petite rockette – Les ateliers de la Rockette Libre – Electrocycle, l’Asso D3E
1. Les tiers lieux ?
1.1 Définition basique & libre discussion
Ni domicile, ni lieu du travail
Discussion autours de quelques tiers lieux visités par les participants
1.2 interrogation autour du concept
Les hacklabs, hackerspaces, fablabs, makerspaces…
Une bibliothèque est-elle un tiers lieu ?
Un super-marché est-il un tiers lieu ?
Une cours de prison est-elle un tiers lieu ?
2. Tiers lieu idéal pour les participants ?
Un lieu de partage d’information (les bibliothèques)
Un lieu où on peut être détendu (ex. les thermes)
Un lieu accueillant avec une atmosphère cool (les cafés)
Un lieu où on peut manger une cuisine participative (// projet de type « rotisserie »)
Un lieu qui autorise & encourage les digressions dans les échanges
Un lieu ouvert et libre mais avec des règles soit tacites soit explicites dans un document signé ou pas par les personnes arrivant dans le lieu
Un lieu participatif
Apport d’un atelier Rockette Libre ultérieur.
Un tiers lieu = une hétérotopie ! Pour la définition cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9t%C3%A9rotopie
« une localisation physique de l’utopie. Ce sont des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, comme une cabane d’enfant ou un théâtre. »
« des lieux à l’intérieur d’une société qui obéissent à des règles qui sont autres. »
Un livre publié en 2015 consacré aux tiers lieux fait remonter le concept à 2012 (Autrans ).
Présentation de cette ouvrage notamment à partir de
http://www.revue-projet.com/comptes-rendus/2015-05-burret-tiers-lieux-et-plus-si-affinites/
« Le #tierslieu est l’acte de poser une intention dans un espace-temps pour que celle-ci soit appréhendée par d’autres, en documentant les processus/actions qui en découlent. Il s’agit de partager une intention jusqu’à ne plus en être soi-même dépositaire » https://soundcloud.com/sylviafredriksson/xavier-coadic-intention (Antoine Buret)