Charenton-le-Pont, futur eldorado du libre et de l’open source ?

D'après http://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AEl_Castillo_Stitch_2008_Edit_1.jpg

Après une première prise de contact en mars 2014, une réunion informelle entre le gérant d’IGE et trois élus charentonnais, s’est tenue en soirée le vendredi 2 mai 2014.

Il s’agissait d’une discussion à bâton rompu autour du libre et de l’open source. [Pour ceux qui ne seraient pas familiarisés avec ces notions, nous vous invitons à (re)lire l’article Appelez-moi IGE! ]

Ce fut un exercice difficile d’équilibriste

  • entre les différentes casquettes de citoyen charentonnais, gérant de société, secrétaire d’une association s’intéressant aux D3E, bénévole d’une association agissant dans l’agriculture urbaine,

  • entre l’éparpillement des sujets de discussions possibles,

  • entre les visions et approches des intervenants sur des thématiques peu connus et au cœur de l’innovation.

Trois temps ont ponctué nos échanges. Il y fut d’abord question de biodéchets & d’agriculture urbaine. Puis du libre à Charenton qui fait l’objet des développements ci-dessous. Enfin des équipements électriques & électroniques en fin de vie à travers les ateliers de démontage de ces équipements & des explications sur le projet associatif dit « des D3E« .


Le logiciel libre mais pas que…

Si originellement, il devait être question des logiciels libres, nous avions pris la liberté d’élargir le sujet au libre en général (logiciels, matériels et licences) lors d’un courriel de confirmation de notre rendez-vous.

Nous proposions de placer notre rencontre sous l’angle de l’économie tout en invitant à se pencher sur la dimension citoyenne du libre. [Voir par ex. cet article ou celui-ci].


L’utilisation et la formation aux logiciels libres et open source

Conscient que des élus, surtout à une heure tardive souhaitent aborder des choses concrètes, nous avons orienté la discussion sur la dimension de l’utilisation et de la formation aux logiciels libres.

Pratiquer le libre comme la prose de M. Jourdain

Si le concept de « logiciel libre » n’était pas connu, il se trouve que comme M. Jourdain et sa prose, la municipalité pratiquait le libre sans le savoir ! Utilisation dans certains services de la suite open/libre office, passage à un logiciel de gestion de bibliothèque en open source pour le réseau de médiathèques de l’agglomération il y a quelques mois. Cette liste n’est sans doute pas exhaustive. Un conseiller municipal étant actuellement chargé de faire un audit des solutions libres et open source déployées dans la ville, nous en serons plus dans quelques mois.

Former différents publics aux logiciels libres et open-source

Ayant identifié une absence d’alternatives libres et/ou open source dans le cadre des formations proposées par la direction de l’économie de la municipalité à destination des personnes en recherche d’emploi ou des créateurs d’entreprises, nous l’avons signalé. Car, des alternatives à des systèmes d’exploitation, des logiciels de bureautique, des navigateurs Internet, des clients de messagerie ou des logiciels métiers propriétaires existent ! Nous avons cité les logiciels libres et/ou open source suivants : Ubuntu, Libreoffice, Firefox, Thunderbird, Scribus, Gimp, Owncloud …


Passer au libre & à l’open source ?

Si des raisons financières peuvent expliquer un certain engouement pour le libre – souvent confondu avec la « gratuité » – il nous a semblé important de porter le débat aussi sur la maîtrise de l’information, l’exercice de la souveraineté d’une administration publique ainsi que sur le volet éducation.

Garder en tête les fondamentaux

Avoir accès au code

Utiliser un logiciel open source, c’est avoir accès au code source afin d’avoir la possibilité d’étudier le code pour veiller à l’absence de porte dérobée ou de failles de sécurité patentes. La confiance peut se donner mais surtout à la lumière des révélations « Snowden » ou le couac sur open ssl, elle doit de plus en plus se gagner.

Par ailleurs, avoir accès au code, permet aussi de se laisser la possibilité de faire évoluer soi-même le logiciel.

Garder sa souveraineté sur ses données

Il nous semble tout aussi important de se poser les bonnes questions quant à l’utilisation ou pas du « cloud » que soit ou non utilisés des logiciels open source. Héberger des données publiques sur des serveurs qui ne seraient pas assez sécurisés ou situés à l’étranger posent de sérieuses questions quant à une maîtrise effective de ses informations pour une collectivité territoriale.

Maîtriser les outils plutôt que les laisser nous contrôler.

Un logiciel, qu’il soit propriétaire ou libre et/ou open source est un outil. Nous croyons, qu’au delà de l’apprentissage de « Word » ou de « Writer », il faut surtout apprendre à rédiger des documents structurés et à utiliser un traitement de texte. Acquérir des compétences donc et pas seulement savoir manipuler un outil !

L’humain ne change pas facilement ses habitudes…

Eduquer tous les publics au libre & à l’open source

Enseigner le « libre » dès l’école irait dans le bon sens…

Par ailleurs, on parle, de plus en plus, d’enseignement tout au long de la vie. Et la vie, même si nous vivons des temps économiques difficiles, est de plus en plus longue. Ecoliers, actifs, retraités, tous concernés par l’utilisation et l’éducation au libre ?

Alors, bientôt des ateliers, des conférences à Charenton portant sur ces outils ou le libre en général ?


L’avenir seul répondra à cette question. Mais au regard de l’ouverture, de la qualité d’écoute et des échanges riches avec les élus rencontrés, nous pouvons avoir quelques espérances. Un grand merci à eux pour cette « libre discussion ».

Sur l’initiative des élus, rendez-vous a été pris à la Rockette Libre pour découvrir les ateliers démontage/inventaire dont nous avons fait la promotion afin d’illustrer la richesse du libre et la diversité du mouvement dit de « l’open ». Peut-être la duplication d’un « modèle » à importer sur Charenton et une aide bienvenue au projet D3E ?

Nous sommes au début d’un nouveau mandat municipal dans une période économiquement, socialement, financièrement et écologiquement difficile. Il nous semble que les équipes de toutes les communes de France et d’ailleurs devront répondre à cette question : Comment améliorer la qualité de vie ou pouvoir la préserver dans un contexte de rigueur et de restrictions budgétaires. Le libre et l’open, voie à expérimenter ?

le 5 mai 2014,
Mise à jour au 23 fev. 2019.
Cyril Desmidt

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *